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La Libye accusée de « piétiner la liberté d’expression » au nom de la lutte contre la cybercriminalité

Human Rights Watch (HRW) a demandé le 3 avril d’« abroger » une loi sur la cybercriminalité entrée en vigueur en septembre 2022 en Libye et la libération des personnes détenues en vertu de ce texte, qui « restreint les libertés de la parole » et d’expression, selon l’ONG.

« Les Libyens doivent pouvoir jouir de la liberté d’expression, que ce soit en ligne ou pas. […] Ce n’est pas une bonne chose de piétiner ce droit au nom de la lutte contre la cybercriminalité », a souligné Hanan Saleh, chercheuse de HRW sur la Libye, citée dans le communiqué de l’organisation de défense des droits humains.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, dans le sillage des Printemps arabes, deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye, l’un installé à Tripoli (ouest) et reconnu par l’ONU, et l’autre basé dans l’est et soutenu par le camp du maréchal Haftar et la Chambre des représentants.

Une loi sans publication officielle

Le 17 février, les autorités de l’Est libyen ont arrêté une chanteuse et une influenceuse sur les réseaux sociaux pour avoir prétendument violé cette loi et porté atteinte à « l’intégrité et aux mœurs publiques », selon HRW. L’ONG a appelé à la « libération immédiate de ces personnes détenues en vertu de cette loi pour s’être exprimées pacifiquement ». L’article 2 de la nouvelle législation stipule comme l’un des objectifs du texte la défense de l’ordre public et des mœurs, sans les définir.

En octobre 2021, la Chambre des représentants, seule autorité législative du pays depuis son élection en 2014, avait approuvé le texte mais ne l’avait adopté qu’un an plus tard, « sans consulter des groupes civiques, des experts en technologies ou en cybercriminalité », a pointé HRW. Cette nouvelle loi n’a pas non plus été publiée officiellement.

Selon l’ONG, dès mars 2022, quatre experts des Nations unies ont critiqué la loi notamment « comme portant atteinte aux droits à la liberté d’expression et [à la protection de] la vie privée », affirmant « qu’elle devrait être révoquée ».

(Source : Jeune Afrique, 4 avril 2023)

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